Jeudi saint
Entrer dans « l’heure » du Christ
La nourriture de la vérité, le Christ immolé pour nous, dat figuris terminum. Par son commandement « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19 ; 1 Co 11, 25), il nous demande de correspondre à son offrande et de la représenter sacramentellement. Par ces paroles, le Seigneur exprime donc, pour ainsi dire, le désir que son Église, née de son sacrifice, accueille ce don, développant, sous la conduite de l’Esprit Saint, la forme liturgique du Sacrement. En effet, le mémorial de son offrande parfaite ne consiste pas dans la simple répétition de la dernière Cène, mais précisément dans l’Eucharistie, c’est-à-dire dans la nouveauté radicale du culte chrétien. Jésus nous a ainsi laissé la mission d’entrer dans son « heure ». « L’Eucharistie nous attire dans l’acte d’offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos incarné de manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande. » Il « nous attire en lui ». La conversion substantielle du pain et du vin en son corps et en son sang met dans la création le principe d’un changement radical, comme une sorte de « fission nucléaire », pour utiliser une image qui nous est bien connue, portée au plus intime de l’être, un changement destiné à susciter un processus de transformation de la réalité, dont le terme ultime sera la transfiguration du monde entier, jusqu’au moment où Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15, 28).
Pape Benoît XVI, exhortation apostolique Sacramentum caritatis, n° 11
Méditer
Je prends un moment pour contempler cette décision libre du Christ de s’offrir totalement en nous donnant l’eucharistie.